Le sud de la Serbie

Article écrit par Guillaume et Sandrine

Direction le Sud de la Serbie

Nous sommes toujours dans la banlieue nord de Belgrade, chez Oliver et sa famille. Un petit café pour se mettre en jambes, et nous voilà partis, après avoir salué nos hôtes.

Dernière halte à Belgrade où nous avons repéré une laverie automatique. Ce matin ce sera la corvée de linge. Dans les grandes villes, le plus difficile est à chaque fois de se garer à un endroit proche de la laverie, et où nous ne dérangerons personne.

On arrive au bout de la rue de la laverie, mais elle est fermée par la police à cause d’une manifestation. Nous entendons des gens parler avec un mégaphone et nous voyons des banderoles toutes écrites en cyrillique. Pas évident de comprendre de quoi il s’agit….Sandrine et les enfants descendent avec les sacs de linge. Je pars un peu plus loin me garer devant une école. On est lundi, j’espère que je n’aurai pas à bouger.

Finalement, je stationne là environ 2 h, le temps que les lessives soient finies, et personne ne me demande de bouger, pas même la police qui passe une bonne vingtaine de fois.

Nous repartons avec du linge tout propre en direction du sud de la Serbie. Nous avons repéré une aire de camping-car pour le soir, dans la région de Jagodina.

Nous nous arrêtons dans une petite boutique au bord de la route, pour faire quelques courses. J’en profite pour acheter un morceau de filet de porc fumé et du fromage traditionnel appelé Kajmak. Nous mangeons sur le pouce puis nous repartons.

Nous traversons des villages et des petites villes et nous rechargeons le véhicule en GPL dans une première station-service. Nous voulons aussi faire le plein de gazole, mais la personne nous dit que c’est en rupture de stock. Il précise que nous aurons certainement du mal à en trouver dans la région. Nous supposons que c’est à cause de ce qui se passe en Ukraine. Le compteur annonce une autonomie de 120 km. Nous espérons en trouver assez rapidement.

Les personnes de la station-service ne doivent pas voir beaucoup de touristes en camping-car par ici. Ils regardent le véhicule, me posent des questions et demandent à prendre des photos. Tout au long de la route, les gens nous regardent passer. Ce type de véhicule est relativement commun en France, à priori pas dans cette région de la Serbie.

Nous trouvons quelques kilomètres plus loin une station-service à côté d’une sortie d’autoroute. Ouf, du gazole. Nous pouvons faire le plein.

Le jeune homme nous sert, et comme dans la précédent station-service, me pose des questions sur le camping-car. Il nous demande s’il peut prendre quelques photos pour son père, qui rêve d’en acheter un. Effectivement, cela se confirme. Ce genre de véhicule n’est pas fréquent ici.

Nous n’avons plus de dinars serbes en poche, mais heureusement on peut échanger des euros directement à un petit bureau de change au sein de la station-service. Partout en Serbie, on remarque que l’usage de l’Euro est assez répandu ou facilité par des petits bureaux de change (appelés Мењачница en cyrillique ou Menjačnica en alphabet latin). L’entrée dans l’Europe a l’air d’être un des objectifs du pays.

Nous avons aussi remarqué qu’en Serbie (comme en Croatie) les prix des carburants sont les mêmes dans toutes les stations du pays. En Serbie, le gazole est par exemple affiché partout à 187,70 dinars serbes/litre, soit 1,60 €/litre. L’Etat semble réguler beaucoup de choses ici, dans l’intérêt de la population. Nous interprétons ces signes comme des restes de la culture communiste.

La région de Jagodina

Nous arrivons dans la région de Jagodina alors que le soleil se couche. Il y a un ciel orange magnifique sur les montagnes et une jolie vue dégagée. Nous passons devant une église et nous ne pouvons pas nous empêcher de nous arrêter pour prendre quelques photos.

Nous arrivons près de la ville de Jagodina, où nous souhaitons acheter une carte Sim serbe pour avoir accès à internet. Nous avons un peu de mal à trouver la boutique MTS et nous devons faire quelques kilomètres de plus.

Je me gare à proximité, la ville est assez animée. Sandrine et Alexis vont acheter la carte.

Le vendeur ne parle pas un mot d’anglais et les reçoit assez froidement. Sa collègue, qui ne parle pas non plus anglais, appelle son mari pour faire l’interprète. Finalement, Sandrine s’en sort grâce à l’aide de cette personne mais aussi grâce à la traduction Français/Serbe sur Google Translate. Le vendeur se détend un peu. Sandrine lui dit merci (« Hvala ») et « au revoir » en serbe (« Dovidjenja »). Il esquisse enfin un petit sourire. Sandrine et Alexis repartent avec une carte Sim 15 gigas, valable 5 jours.

Nous arrivons ensuite à l’endroit repéré pour passer la nuit: une aire de camping-car située à quelques kilomètres de là dans la campagne.

Notre hôte Aleksander ne nous entend pas arriver. Et pour cause, il fête un anniversaire avec un de ses frères et des amis dans la salle commune. Ils nous invitent à boire un coup et à partager un moment avec eux. Nous acceptons avec plaisir.

Leur soirée a été un peu arrosée avant qu’on arrive, et ils sont tous assez rigolos. Ils boivent du vin macédonien (c’est écrit sur la bouteille) en affirmant que c’est du vin serbe, et même le meilleur, une fierté nationale! On s’en amuse. On a trouvé plus chauvins que les français 🙂

Plus sérieusement, ils sont contents de nous dire quelques mots qu’ils connaissent en français. Ils l’ont appris à l’école quand ils étaient jeunes. Nous sommes assez surpris. Le lien des Serbes avec la France a l’air d’être assez fort. Un des gars prend même son téléphone pour me passer un ami serbe qui parle français. Et pour cause, il a vécu 41 ans à Bondy en Seine-Saint-Denis, la ville de Mbappé 🙂

Bref une soirée assez insolite!

Après un petit peu de rakia de prune, de rosé et une bière (et coca pour les enfants), Aleksander nous donne une liste de beaux endroits à visiter dans le secteur. Puis nous allons au lit.

Le lendemain matin, nous travaillons avec les enfants. Puis en début d’après-midi, nous refaisons le plein d’eau, ce qui me laisse le temps de parler avec le deuxième frère d’Aleksander, qui vit sur place et qui est très sympathique. Nous parlons de notre voyage, de l’Ukraine, du Covid (et de Djokovic!), mais aussi de la Bulgarie et de la Turquie. C’est une discussion assez riche.

Nous partons ensuite visiter des sites que nous a conseillés Aleksander. Nous ferons une boucle qui nous permettra de voir deux monastères orthodoxes réputés (Ravanica et Manasija) ainsi que la jolie cascade de Veliki Buk. D’après Aleksander, en une heure on peut faire le tour de ces trois sites.

Au bout de 15 min à peine, nous arrivons au premier monastère (Manastir Ravanica). L’endroit est magnifique mais malheureusement fermé depuis une heure environ. Nous regrettons de ne pas pouvoir voir l’intérieur, d’autant qu’un cycliste qui s’est arrêté là nous dit que c’est un endroit très important pour les Serbes. Mais l’endroit dégage beaucoup de calme et de spiritualité, et nous profitons un petit moment de la magie du lieu.

Nous ne nous attardons pas trop néanmoins car nous aimerions voir la cascade avant la nuit. La route serpente et traverse des paysages sauvages et des villages traditionnels. Nous comprenons que la route sera plus longue que prévue.

La région est assez enclavée et les gens nous regardent passer. Nous traversons une petite ville minière. Nous passons devant d’anciens puits d’accès aux mines et voyons même des entrées de galeries où rentrent encore des wagonnets. Incroyable, la mine de charbon est encore en activité ici. Nous faisons un bon d’un siècle en arrière.

Soudain à la sortie d’un virage, un panneau indique qu’il est interdit de filmer ou de prendre de photos. Nous traversons une base militaire avec une dizaine de canons de chars d’assaut pointés sur nous. Nous ne sommes pas de grands fans d’artillerie. Courage, fuyons…

Nous arrivons dans le dernier village avant la cascade. Le village est assez reculé. Les maisons sont assez vieilles ou rustiques. Il y a comme une ambiance de bout du monde. Nous apercevons des ruches colorées un peu partout autour des maisons et des écriteaux indiquant « Miel à vendre » (Med na produje).

Au bout d’une toute petite route sinueuse, nous voyons une petite cabane et une barrière (ouverte) annonçant l’entrée du site de la cascade de Veliki Buk.

Nous arrivons enfin mais la nuit tombe. Nous ne verrons pas la cascade ce soir….De plus, nous commençons à nous demander où nous allons pouvoir passer la nuit. Il n’y a aucune aire de camping-car dans le coin. Sandrine a une idée: trouver un restaurant, y manger, et demander au propriétaire de rester à proximité pour la nuit.

Coup de chance, il y a un restaurant ouvert juste à côté de la cascade, avec un grand parking au bord d’un petit ruisseau. Avant de nous installer, nous allons demander au restaurant s’il est possible de manger et de rester pour la nuit. Le serveur nous répond qu’il n’y a pas de problème. Nous sommes rassurés, l’endroit a l’air très sûr, calme et agréable.

Nous nous garons et nous entrons dans le restaurant. Dans la salle, c’est assez désert. La télé est allumée et il y a seulement 2 clients lorsque nous entrons, qui partent peu de temps après notre arrivée. Il n’est que 18h. Nous avons remarqué que les serbes mangent assez tôt.

Nous nous installons à une table. Le menu est tout en serbe. Nous essayons de déchiffrer: pilci ça doit être du poulet….cevapi….on connait déjà! C’est le nom du kebab dans les balkans!….et pour le reste nous demandons l’aide du serveur qui nous traduit en anglais.

Après avoir commandé, nous regardons un peu la télé serbe. Il y a une émission d’infos sur ce qui se passe en Ukraine. Des journalistes interrogent des personnes en Ukraine mais aussi en Russie. Nous aimerions comprendre ce qui se dit. Mais impossible avec la barrière de la langue.

Puis c’est plus léger. Il y a un jeu télé qui ressemble à « Des chiffres et des lettres » mais en cyrillique! Rigolo pour nous. On s’entraîne à déchiffrer les différentes lettres.

Soudain, j’arrive à comprendre qu’ils cherchent le nom de personnalités politiques. Nous entendons le présentateur dire « Jean Castex » et nous le lisons sur l’écran en cyrillique. C’est pas comme si ça nous manquait!

Le serveur arrive ensuite avec nos plats: 2 truites pour Sandrine, steak à hamburger énorme pour les enfants, rouleau de jambon panés au fromage pour moi. Nous sommes impressionnés par les quantités! C’est bien garni! Et même si c’est bien bon, nous peinons à finir les assiettes!

La totalité du repas, comprenant plats et boissons, nous revient à 40€ soit 10€ par personne. Ce n’est pas cher du tout, surtout pour un repas si gargantuesque. Nous remercions pour le bon repas et aussi pour l’hospitalité, puis nous partons au lit.

Après une nuit au calme, et le petit déjeuner, nous découvrons les lieux de jour. Nous allons enfin pouvoir découvrir la cascade.

La cascade se trouve à seulement 50 mètres du restaurant. C’est un endroit magnifique, assez sauvage. La biodiversité a l’air très riche. En à peine quelques minutes, nous rencontrons une magnifique salamandre, et nous voyons un couple de cingles plongeurs. C’est un oiseau devenu très rare, qui présente la particularité de plonger pour se nourrir et de ne pas avoir peur de l’eau. Il va sous l’eau pour attraper des poissons. Il fabrique souvent son nid derrière les cascades ou les endroits accessibles qu’en passant sous l’eau pour se protéger des prédateurs. J’en avais déjà vu deux fois en France, mais de manière assez furtive.

Et voilà enfin la cascade! Nous sommes contents de découvrir ce petit havre de paix.

Nous profitons de cette petite balade dans la nature pour promener Lilou. Le lieu est tout à fait propice. Elle s’éclate à explorer et à tout renifler!

Nous repartons dès le matin et nous terminons notre boucle avec le Monastère de Manasija.

Il est là, magnifique, avec ses imposants remparts et son église (Stevi Stefan) construite au milieu de son enceinte. Nous faisons le tour et prenons quelques photos.

En sortant du monastère, nous croisons des ouvriers qui nous saluent en français. L’un d’eux a travaillé en France. Ce jour là, sur la route, nous croisons plusieurs voitures immatriculées en France. Il semble que cette région ait des connexions avec la France. Peut être des serbes vivant en France qui reviennent au pays.

La journée avance et nous partons en direction de la ville thermale de Sokobanja (lire Sokobaniia), notre prochaine destination. Nous aimerions cette fois arriver avant la nuit! Et nous espérons pouvoir profiter d’un petit bain dans les eaux chaudes l’après-midi!

Sokobanja

La route que nous empruntons pour aller à Sokobanja est une voie rapide, sans grand intérêt. Sur les derniers kilomètres nous prenons une plus petite route et nous longeons un joli lac, avec des cabanes et quelques caravanes. Cela semble être un lieu de villégiature pour les serbes l’été.

Après une halte pour se ravitailler dans une épicerie de la ville, nous arrivons à notre point de chute pour la nuit, repéré sur l’application Park4night: le parking de les thermes (et de l’hôtel) SokoTerme.

Nous sommes un peu déçus par l’endroit, qui est rempli de détritus et de plastiques. Nous savons que nous ne profiterons pas de l’extérieur ici.

Nous allons nous renseigner à l’hôtel pour le stationnement. C’est payant mais très peu cher, avec en plus accès à l’électricité. Le gars de l’hôtel nous raccorde à une vieille armoire électrique bringuebalante. Cela nous permettra d’utiliser le petit chauffage électrique.

Notre point de chute pour la nuit est certes loin d’être le plus beau mais il présente l’avantage d’avoir accès aux piscines thermales chauffées à seulement 50 m. La ville est connue pour ses bains… Nous sommes heureux de sortir nos maillots de bains et de nous plonger dans un eau variant de 32 à 36° selon les bassins (2 bassins intérieurs et 1 extérieur). Un très bon moment de détente….

La nuit tombe, et après la baignade et le repas, nous tombons de fatigue.

Le lendemain, avant de quitter Sokobanka, nous décidons d’aller voir les anciens bains turcs, un des monuments de la ville à ne pas rater.

Il s’agit de bains construits par les Ottomans au 15ème siècle, qui ont continué à être utilisés au cours des siècles. Le prince serbe Miloš Obrenović surnommé « Milos le grand » a même fait de l’une des pièces des thermes sa salle de bain privée au début du 19ème siècle.

Nous arrivons devant les thermes. Nous ne savons pas si les bains se visitent et s’ils sont encore utilisés aujourd’hui. Nous tentons notre chance et demandons au réceptionniste si nous pouvons jeter un coup d’œil. Il nous répond que ça ne pose aucun problème. Et coup de chance en plus, un couple serbe parlant anglais est là pour visiter en même temps que nous. Nous suivons le réceptionniste pour la visite et la jeune femme se propose de faire l’interprète, pour que nous puissions comprendre les détails historiques. Super sympa!

Nous commençons la visite par le bain des femmes. L’eau sort des robinets à 40°C. Le fond du bain est coloré en grenat et turquoise. C’est superbe!

Nous nous dirigeons ensuite vers une deuxième salle, le bain des hommes. Architecture magnifique également. La pièce est plus sobre au niveau des couleurs, mais plus travaillée avec des sculptures ou moulages en chaux sur les murs.

Nous arrivons ensuite à la fameuse salle de bain qui a été utilisée par le prince Miloš le grand, qui pour la petite histoire était très petit de taille! La pièce est minuscule, avec une petit baignoire creusée dans la masse. Le réceptionniste nous raconte que le prince avait fait creuser un trou dans le mur en direction du bain des femmes. Petit coquin 🙂

Nous revenons à l’entrée des thermes. Il y a juste à côté de la réception une pièce servant de sanatorium. Les personnes souffrant de troubles pulmonaires viennent respirer la vapeur d’eau qui est légèrement radioactive, et le radium naturellement présent dans la source les soignent.

Enchantés par la visite, nous allons boire un café turc -pour faire comme les locaux- au bar d’en face. Le quartier est animé. C’est agréable.

Le café turc, c’est un café très épais en décoction, qui se mange presque autant qu’il se boit. C’est assez étrange pour nous. Nous avons plus l’habitude de la volupté du café italien. Mais nous essayons de nous habituer aux coutumes locales.

Après la pause café, nous reprenons vers la ville de Niš, la plus grande ville du sud de la Serbie. C’est vers là-bas que nous voudrions passer la nuit.

Nous avons un peu de mal à sortir de la ville de Sokobanja. Waze (le GPS) n’est pas très au point d’autant que je ne suis pas connecté à internet. Après avoir fait deux fois le tour de la ville, nous finissons par trouver la sortie.

La route monte sur près de 25 km. Il y a de plus en plus de neige sur les bas-côtés. Nous arrivons enfin en haut du col. La route se rétrécit et nous traversons de très vieux villages avec des maisons faites de terre, de paille et de poutres de bois. Les gens nous regardent passer et ont l’air de se demander ce que nous faisons là.

Nous avançons pendant plus d’une heure à faible vitesse: entre 20 et 30 km/h sur une piste défoncée. Nous croisons un vieux camion, puis un fourgon de messagerie. Cela nous réconforte. Ils viennent bien de quelque part. Il doit y avoir une plus grande route pas loin.

Puis la route s’élargit et nous retrouvons peu à peu une route classique. Quelle route! Nous avons bien cru à plusieurs reprises qu’il faudrait faire demi-tour!

Un village, puis un autre. Nous revenons progressivement à la civilisation et nous arrivons enfin à Niš !

Sandrine regarde sur internet ce qu’il y a à voir dans cette ville. Nous découvrons qu’il existe un camp de concentration datant de la deuxième guerre mondiale. Il se visite, mais nous sommes trop sensibles pour ça. Nous sommes assez surpris. Nous ne savions pas qu’il y avait des camps de concentration dans les Balkans.

Nous prévoyons de rester plusieurs jours dans les alentours de Nis. Mais nous remarquons assez vite qu’il y a très peu d’aires de camping-car. Les rares qui existent sont soit mal placées (au bord de l’autoroute) soit très éloignées (à environ une heure/une heure et demi de route). Nous décidons donc de quitter la Serbie plus tôt que prévu et de partir pour la Bulgarie.

La Serbie aura été pour nous une très belle surprise. Nous y avons rencontré des gens accueillants et dans l’échange. Même si la Serbie a du travail à faire sur la gestion des déchets (il y a beaucoup de plastiques et détritus au bord des routes), on espère que cela s’améliorera dans le futur et que le tourisme pourra se développer dans ce pays majoritairement orthodoxe, aux influences austro-hongroises, slaves et turques, si riche en culture….et qui mérite d’être visité!

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