BONUS : Le voyage en quelques chiffres

73 jours de voyage, du 6 janvier au 22 mars.

6 pays visités: France, Italie, Slovénie, Croatie, Serbie, Bulgarie.

6 langues différentes. 2 alphabets différents.

10 passages de frontières.

9877 kilomètres parcourus.

Budget quotidien, environ 70€/jour pour 4.

Vitesse moyenne à l’aller: 42 km/h. Consommation moyenne à l’aller 11,2 litres/100 kms

Vitesse moyenne aller-retour 49 km/h (on est rentrés par l’autoroute). Consommation aller-retour 11,6 litres/100 kms.

Temps de conduite: 197h et 29 minutes

100 % de plaisir à découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, et à faire de belles rencontres.

BONUS: le bêtisier du voyage

Pas de souci, avec Lilou on capte la 4G 🙂
Lilou se transforme en Golum (Seigneur des anneaux)
Le Papa pingouin 🙂
Miam miam les bureks!
Alexis très emballé chez le coiffeur à Zagreb 🙂
Les réveils sont parfois difficiles 🙂

Bonus: les impressions d’Alexis sur le voyage

Salut,

Je tenais à vous dire mes impressions sur le voyage. Ce voyage, a été, je pense un des meilleurs de ma vie. Les découvertes des populations d’autres pays et les échanges interculturels ont été vraiment intéressants. Ce voyage a été très enrichissant, il m’a permis de progresser un petit peu en langues et d’éveiller mon oreille aux différentes langues du monde. A travers ce voyage, j’ai pu mûrir intellectuellement même si ce voyage n’a pas duré longtemps. Malheureusement, on a dû rentrer pour que je fasse des examens médicaux, rien de grave mais on a dû arrêter le voyage. Pour moi, le meilleur pays qu’on ait visité est l’Italie car j’aime bien la langue, la culture est la plus proche de chez nous et la cuisine est vraiment bonne mais j’ai beaucoup aimé les autres pays. Cela a été une belle expérience, et je vous souhaite de voyager comme on a pu le faire, peut-être pas en camping-car mais juste de voyager et de découvrir autre chose que la France. Et peut-être qu’on se retrouvera pour de nouvelles aventures.

Alexis

L’arrivée en Bulgarie et la fin du voyage

Article rédigé par Sandrine

L’arrivée en Bulgarie

Nous décidons de partir un peu plus tôt que prévu en Bulgarie. Il faut dire que c’est un pays qui nous attire beaucoup depuis un moment. Nous avons déjà vu quelques reportages et nous imaginons ce pays comme un carrefour culturel entre la culture slave et l’orient. Nous sommes donc impatients de découvrir.

Mais comme d’habitude, il faut se soumettre au test Covid pour passer la frontière.

Dans la ville de Nis en Serbie, nous nous arrêtons pour faire quelques courses dans un supermarché. J’en profite pour aller demander à une pharmacie où il est possible de se faire tester. Tout s’enchaîne très vite. La pharmacienne m’indique un laboratoire situé à 6 min de là en voiture. Nous nous y rendons directement. J’y vais toute seule dans un premier temps pour me renseigner. La secrétaire me dit qu’on peut faire les tests immédiatement. Je vais donc chercher Guillaume et les enfants. En 5 min, les tests sont faits. Et 5 min après, le laboratoire nous donne les résultats en version papier. Pour de l’efficacité c’est de l’efficacité.

Une fois les résultats des tests en poche, nous décidons de partir pour la Bulgarie sans attendre. Il est 16h30 et la nuit tombe relativement tôt (vers 18h). Nous prenons donc l’autoroute pour rouler au maximum de jour et passer la frontière avant la nuit.

L’autoroute serbe -parée de jolis murs anti-bruit représentant les couleurs du drapeau de la Serbie- n’est pas très fréquentée. Nous avons le sentiment que ce n’est pas forcément accessible à tout le monde ici. Nous avons remarqué qu’il y a des écarts de niveau de vie assez importants en Serbie.

Nous arrivons à la frontière serbo-bulgare à la tombée de la nuit. Nous apercevons devant nous 2 voitures ukrainiennes assez haut de gamme qui entrent comme nous en Bulgarie. Nous repensons à ce qui se passe en Ukraine, aux personnes qui fuient leur pays, et à la famille que nous avons rencontrée en Croatie.

C’est à notre tour de passer la frontière. C’est une formalité. Nous rentrons à nouveau dans l’Union Européenne et les contrôles semblent allégés. Nous présentons nos passeports. Le policier nous demande où nous nous rendons. Nous répondons que nous allons visiter la Bulgarie puis la Turquie. Puis nous repartons. A nous la Bulgarie!

Nous avons repéré une aire de camping-car à 10 min environ de la frontière. Ce sera parfait pour une première nuit. En fait, il s’agit d’un hôtel qui offre la possibilité aux camping-car de se garer et d’avoir accès à l’électricité sur son parking moyennant 10 euros. Bien que ce soit assez près de l’autoroute, cela a l’air calme. Parfait!

Vers 22h, on entend d’un seul coup une forte musique. Il y a un bar dansant juste à côté et il y a ambiance! Des musiques orientales, probablement turques. On a l’impression d’avoir changé totalement d’univers. L’atmosphère est vraiment différente des pays de l’Est. On s’endort en voyageant et en rêvant déjà à la Turquie…Le moment est agréable.

Le lendemain, nous reprenons la route après avoir déjeuné. Nous ne voulons pas stationner trop longtemps sur le parking de l’hôtel. Direction Sofia, la capitale Bulgare!

Nous traversons des grandes plaines agricoles entourées de collines au loin et nous apercevons bientôt Sofia. Nous avons repéré sur l’application Park4night une aire de camping-car située dans la ville, à seulement 300 m du métro. Cela nous permettra de partir en excursion très facilement. Et les avis mentionnent un accueil très sympathique de l’hôte, Ivan.

Effectivement, dès l’arrivée, nous sommes reçus chaleureusement. Ivan a environ 80 ans mais il a la santé…et plein d’humour! Il voit qu’on est français et appelle Guillaume « Mister Macron ». Nous sommes amusés mais en même temps nous rions jaune…Non pas lui!!!

L’aire de camping-car est toute petite. C’est dans une petite cour attenante à la maison d’Ivan et sa femme d’un côté et une entreprise de l’autre. C’est très calme. Nous nous installons et Lilou va explorer un peu les lieux.

Nous avons déjà hâte les jours suivants pour en découvrir un peu plus sur Sofia et la Bulgarie, car nous avons dès le début un très bon ressenti…les gens ont l’air chaleureux et détendus…

La fin du voyage

Le lendemain matin, nous continuons un peu l’école avec les enfants. Alexis se plaint depuis quelque temps d’une douleur dermatologique au niveau du pied. J’appelle notre médecin traitant à Montech. Elle nous conseille de rentrer en France pour faire des examens sans attendre. Nous ne parlons pas Bulgare et nous ne connaissons pas le système de santé en Bulgarie. Cela serait sans doute compliqué d’avoir un diagnostic sur place et nous ne voulons prendre aucun risque. Nous suivons donc l’avis du médecin et décidons de reprendre la route dans le sens inverse le lendemain, à regret…mais la santé avant tout.

2500 km nous séparent du Tarn et Garonne. Nous prendrons donc l’autoroute pour un gain de temps.

Le lendemain, samedi, nous discutons avant de partir avec notre hôte Ivan. Il est vraiment très sympathique et dans l’échange.

Nous lui posons des questions sur la Bulgarie. Il nous parle des dérives de l’Europe et de la mondialisation. Les chaînes de supermarché Lidl ou Bauhaus refusent apparemment de vendre des produits bulgares dans les magasins implantés en Bulgarie. On n’y trouve que des produits issus d’autres pays européens. Tout est importé. Une aberration pour la Bulgarie….et pour l’environnement…à l’heure où on devrait au contraire essayer de limiter les déplacements pour limiter les rejets de gaz à effet de serre.

Nous lui demandons s’il préférait la Bulgarie avant ou après l’entrée dans l’Union Européenne. Il nous dit clairement qu’il regrette le « avant ». Qu’il y a 30 ans pendant l’ère soviétique, tout le monde avait du travail. Mais que maintenant, c’est très compliqué. Le salaire moyen est de 250 euros et il n’y a pas de travail. Les jeunes actifs sont obligés de partir travailler à l’étranger pour faire vivre leur famille. Selon Ivan, il y a 2 millions de Bulgares qui se sont expatriés pour le travail. Discussion très intéressante qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur la Bulgarie. Nous n’aurons malheureusement pas vu grand chose du pays et nous n’aurons pas visité Sofia. Ce sera pour une prochaine fois.

Nous prenons la route vers 9h. Nous traversons la Serbie, la Croatie et nous nous arrêtons en Slovénie -sur une aire de camping-car- pour la nuit.

Le drapeau de la Slovénie avec une œuvre d’art représentant la montagne slovène du Triglav
sur une aire d’autoroute au retour

Dimanche matin, nous repartons. Nous parcourons la Slovénie, puis l’Italie jusqu’à la ville d’Alessandria où nous avons repéré une ferme qui a l’air sympa pour passer la nuit.

Lilou à la ferme près d’Alessandria

Lundi, nous partons d’Alessandria et faisons escale dans un supermarché pour faire le plein de produits italiens. Nous sommes de grands fans. Pâtes, pesto, mozzarella, parmesan, prosecco bio, nous repartirons au moins avec un petit bout d’Italie!

Nous roulons ensuite en direction de la France. Nous circulons sur l’autoroute et il n’y a aucun poste frontière. On passe d’un pays à l’autre sans même s’en apercevoir. Mais quelques kilomètres plus loin, après un péage, 8 policiers et CRS sont là pour contrôler. On nous fait signe de nous arrêter. Le contrôle est assez musclé et antipathique. Après 10 passages de frontière, nous ne décernerons pas la palme de l’accueil à la police française. Et le gagnant est..la police bulgare je dirais!

Et au fait, il aura fallu attendre la fin du voyage pour que Lilou n’ait plus peur du petit chauffage électrique! Elle semble même apprécier!

A bientôt pour de nouvelles aventures…

Nous adorons le voyage et les rencontres que nous faisons dans les pays que nous traversons….donc nous repartirons c’est sûr!

Nous avons aussi pris beaucoup de plaisir à écrire ce blog et à partager avec vous nos découvertes et nos ressentis. Nous espérons que cela vous a plu! Et merci de nous avoir suivis et encouragés! Cela nous a fait très plaisir!

Nous reprendrons le blog lors de nouvelles aventures de voyage ! A suivre….:-)

Le sud de la Serbie

Article écrit par Guillaume et Sandrine

Direction le Sud de la Serbie

Nous sommes toujours dans la banlieue nord de Belgrade, chez Oliver et sa famille. Un petit café pour se mettre en jambes, et nous voilà partis, après avoir salué nos hôtes.

Dernière halte à Belgrade où nous avons repéré une laverie automatique. Ce matin ce sera la corvée de linge. Dans les grandes villes, le plus difficile est à chaque fois de se garer à un endroit proche de la laverie, et où nous ne dérangerons personne.

On arrive au bout de la rue de la laverie, mais elle est fermée par la police à cause d’une manifestation. Nous entendons des gens parler avec un mégaphone et nous voyons des banderoles toutes écrites en cyrillique. Pas évident de comprendre de quoi il s’agit….Sandrine et les enfants descendent avec les sacs de linge. Je pars un peu plus loin me garer devant une école. On est lundi, j’espère que je n’aurai pas à bouger.

Finalement, je stationne là environ 2 h, le temps que les lessives soient finies, et personne ne me demande de bouger, pas même la police qui passe une bonne vingtaine de fois.

Nous repartons avec du linge tout propre en direction du sud de la Serbie. Nous avons repéré une aire de camping-car pour le soir, dans la région de Jagodina.

Nous nous arrêtons dans une petite boutique au bord de la route, pour faire quelques courses. J’en profite pour acheter un morceau de filet de porc fumé et du fromage traditionnel appelé Kajmak. Nous mangeons sur le pouce puis nous repartons.

Nous traversons des villages et des petites villes et nous rechargeons le véhicule en GPL dans une première station-service. Nous voulons aussi faire le plein de gazole, mais la personne nous dit que c’est en rupture de stock. Il précise que nous aurons certainement du mal à en trouver dans la région. Nous supposons que c’est à cause de ce qui se passe en Ukraine. Le compteur annonce une autonomie de 120 km. Nous espérons en trouver assez rapidement.

Les personnes de la station-service ne doivent pas voir beaucoup de touristes en camping-car par ici. Ils regardent le véhicule, me posent des questions et demandent à prendre des photos. Tout au long de la route, les gens nous regardent passer. Ce type de véhicule est relativement commun en France, à priori pas dans cette région de la Serbie.

Nous trouvons quelques kilomètres plus loin une station-service à côté d’une sortie d’autoroute. Ouf, du gazole. Nous pouvons faire le plein.

Le jeune homme nous sert, et comme dans la précédent station-service, me pose des questions sur le camping-car. Il nous demande s’il peut prendre quelques photos pour son père, qui rêve d’en acheter un. Effectivement, cela se confirme. Ce genre de véhicule n’est pas fréquent ici.

Nous n’avons plus de dinars serbes en poche, mais heureusement on peut échanger des euros directement à un petit bureau de change au sein de la station-service. Partout en Serbie, on remarque que l’usage de l’Euro est assez répandu ou facilité par des petits bureaux de change (appelés Мењачница en cyrillique ou Menjačnica en alphabet latin). L’entrée dans l’Europe a l’air d’être un des objectifs du pays.

Nous avons aussi remarqué qu’en Serbie (comme en Croatie) les prix des carburants sont les mêmes dans toutes les stations du pays. En Serbie, le gazole est par exemple affiché partout à 187,70 dinars serbes/litre, soit 1,60 €/litre. L’Etat semble réguler beaucoup de choses ici, dans l’intérêt de la population. Nous interprétons ces signes comme des restes de la culture communiste.

La région de Jagodina

Nous arrivons dans la région de Jagodina alors que le soleil se couche. Il y a un ciel orange magnifique sur les montagnes et une jolie vue dégagée. Nous passons devant une église et nous ne pouvons pas nous empêcher de nous arrêter pour prendre quelques photos.

Nous arrivons près de la ville de Jagodina, où nous souhaitons acheter une carte Sim serbe pour avoir accès à internet. Nous avons un peu de mal à trouver la boutique MTS et nous devons faire quelques kilomètres de plus.

Je me gare à proximité, la ville est assez animée. Sandrine et Alexis vont acheter la carte.

Le vendeur ne parle pas un mot d’anglais et les reçoit assez froidement. Sa collègue, qui ne parle pas non plus anglais, appelle son mari pour faire l’interprète. Finalement, Sandrine s’en sort grâce à l’aide de cette personne mais aussi grâce à la traduction Français/Serbe sur Google Translate. Le vendeur se détend un peu. Sandrine lui dit merci (« Hvala ») et « au revoir » en serbe (« Dovidjenja »). Il esquisse enfin un petit sourire. Sandrine et Alexis repartent avec une carte Sim 15 gigas, valable 5 jours.

Nous arrivons ensuite à l’endroit repéré pour passer la nuit: une aire de camping-car située à quelques kilomètres de là dans la campagne.

Notre hôte Aleksander ne nous entend pas arriver. Et pour cause, il fête un anniversaire avec un de ses frères et des amis dans la salle commune. Ils nous invitent à boire un coup et à partager un moment avec eux. Nous acceptons avec plaisir.

Leur soirée a été un peu arrosée avant qu’on arrive, et ils sont tous assez rigolos. Ils boivent du vin macédonien (c’est écrit sur la bouteille) en affirmant que c’est du vin serbe, et même le meilleur, une fierté nationale! On s’en amuse. On a trouvé plus chauvins que les français 🙂

Plus sérieusement, ils sont contents de nous dire quelques mots qu’ils connaissent en français. Ils l’ont appris à l’école quand ils étaient jeunes. Nous sommes assez surpris. Le lien des Serbes avec la France a l’air d’être assez fort. Un des gars prend même son téléphone pour me passer un ami serbe qui parle français. Et pour cause, il a vécu 41 ans à Bondy en Seine-Saint-Denis, la ville de Mbappé 🙂

Bref une soirée assez insolite!

Après un petit peu de rakia de prune, de rosé et une bière (et coca pour les enfants), Aleksander nous donne une liste de beaux endroits à visiter dans le secteur. Puis nous allons au lit.

Le lendemain matin, nous travaillons avec les enfants. Puis en début d’après-midi, nous refaisons le plein d’eau, ce qui me laisse le temps de parler avec le deuxième frère d’Aleksander, qui vit sur place et qui est très sympathique. Nous parlons de notre voyage, de l’Ukraine, du Covid (et de Djokovic!), mais aussi de la Bulgarie et de la Turquie. C’est une discussion assez riche.

Nous partons ensuite visiter des sites que nous a conseillés Aleksander. Nous ferons une boucle qui nous permettra de voir deux monastères orthodoxes réputés (Ravanica et Manasija) ainsi que la jolie cascade de Veliki Buk. D’après Aleksander, en une heure on peut faire le tour de ces trois sites.

Au bout de 15 min à peine, nous arrivons au premier monastère (Manastir Ravanica). L’endroit est magnifique mais malheureusement fermé depuis une heure environ. Nous regrettons de ne pas pouvoir voir l’intérieur, d’autant qu’un cycliste qui s’est arrêté là nous dit que c’est un endroit très important pour les Serbes. Mais l’endroit dégage beaucoup de calme et de spiritualité, et nous profitons un petit moment de la magie du lieu.

Nous ne nous attardons pas trop néanmoins car nous aimerions voir la cascade avant la nuit. La route serpente et traverse des paysages sauvages et des villages traditionnels. Nous comprenons que la route sera plus longue que prévue.

La région est assez enclavée et les gens nous regardent passer. Nous traversons une petite ville minière. Nous passons devant d’anciens puits d’accès aux mines et voyons même des entrées de galeries où rentrent encore des wagonnets. Incroyable, la mine de charbon est encore en activité ici. Nous faisons un bon d’un siècle en arrière.

Soudain à la sortie d’un virage, un panneau indique qu’il est interdit de filmer ou de prendre de photos. Nous traversons une base militaire avec une dizaine de canons de chars d’assaut pointés sur nous. Nous ne sommes pas de grands fans d’artillerie. Courage, fuyons…

Nous arrivons dans le dernier village avant la cascade. Le village est assez reculé. Les maisons sont assez vieilles ou rustiques. Il y a comme une ambiance de bout du monde. Nous apercevons des ruches colorées un peu partout autour des maisons et des écriteaux indiquant « Miel à vendre » (Med na produje).

Au bout d’une toute petite route sinueuse, nous voyons une petite cabane et une barrière (ouverte) annonçant l’entrée du site de la cascade de Veliki Buk.

Nous arrivons enfin mais la nuit tombe. Nous ne verrons pas la cascade ce soir….De plus, nous commençons à nous demander où nous allons pouvoir passer la nuit. Il n’y a aucune aire de camping-car dans le coin. Sandrine a une idée: trouver un restaurant, y manger, et demander au propriétaire de rester à proximité pour la nuit.

Coup de chance, il y a un restaurant ouvert juste à côté de la cascade, avec un grand parking au bord d’un petit ruisseau. Avant de nous installer, nous allons demander au restaurant s’il est possible de manger et de rester pour la nuit. Le serveur nous répond qu’il n’y a pas de problème. Nous sommes rassurés, l’endroit a l’air très sûr, calme et agréable.

Nous nous garons et nous entrons dans le restaurant. Dans la salle, c’est assez désert. La télé est allumée et il y a seulement 2 clients lorsque nous entrons, qui partent peu de temps après notre arrivée. Il n’est que 18h. Nous avons remarqué que les serbes mangent assez tôt.

Nous nous installons à une table. Le menu est tout en serbe. Nous essayons de déchiffrer: pilci ça doit être du poulet….cevapi….on connait déjà! C’est le nom du kebab dans les balkans!….et pour le reste nous demandons l’aide du serveur qui nous traduit en anglais.

Après avoir commandé, nous regardons un peu la télé serbe. Il y a une émission d’infos sur ce qui se passe en Ukraine. Des journalistes interrogent des personnes en Ukraine mais aussi en Russie. Nous aimerions comprendre ce qui se dit. Mais impossible avec la barrière de la langue.

Puis c’est plus léger. Il y a un jeu télé qui ressemble à « Des chiffres et des lettres » mais en cyrillique! Rigolo pour nous. On s’entraîne à déchiffrer les différentes lettres.

Soudain, j’arrive à comprendre qu’ils cherchent le nom de personnalités politiques. Nous entendons le présentateur dire « Jean Castex » et nous le lisons sur l’écran en cyrillique. C’est pas comme si ça nous manquait!

Le serveur arrive ensuite avec nos plats: 2 truites pour Sandrine, steak à hamburger énorme pour les enfants, rouleau de jambon panés au fromage pour moi. Nous sommes impressionnés par les quantités! C’est bien garni! Et même si c’est bien bon, nous peinons à finir les assiettes!

La totalité du repas, comprenant plats et boissons, nous revient à 40€ soit 10€ par personne. Ce n’est pas cher du tout, surtout pour un repas si gargantuesque. Nous remercions pour le bon repas et aussi pour l’hospitalité, puis nous partons au lit.

Après une nuit au calme, et le petit déjeuner, nous découvrons les lieux de jour. Nous allons enfin pouvoir découvrir la cascade.

La cascade se trouve à seulement 50 mètres du restaurant. C’est un endroit magnifique, assez sauvage. La biodiversité a l’air très riche. En à peine quelques minutes, nous rencontrons une magnifique salamandre, et nous voyons un couple de cingles plongeurs. C’est un oiseau devenu très rare, qui présente la particularité de plonger pour se nourrir et de ne pas avoir peur de l’eau. Il va sous l’eau pour attraper des poissons. Il fabrique souvent son nid derrière les cascades ou les endroits accessibles qu’en passant sous l’eau pour se protéger des prédateurs. J’en avais déjà vu deux fois en France, mais de manière assez furtive.

Et voilà enfin la cascade! Nous sommes contents de découvrir ce petit havre de paix.

Nous profitons de cette petite balade dans la nature pour promener Lilou. Le lieu est tout à fait propice. Elle s’éclate à explorer et à tout renifler!

Nous repartons dès le matin et nous terminons notre boucle avec le Monastère de Manasija.

Il est là, magnifique, avec ses imposants remparts et son église (Stevi Stefan) construite au milieu de son enceinte. Nous faisons le tour et prenons quelques photos.

En sortant du monastère, nous croisons des ouvriers qui nous saluent en français. L’un d’eux a travaillé en France. Ce jour là, sur la route, nous croisons plusieurs voitures immatriculées en France. Il semble que cette région ait des connexions avec la France. Peut être des serbes vivant en France qui reviennent au pays.

La journée avance et nous partons en direction de la ville thermale de Sokobanja (lire Sokobaniia), notre prochaine destination. Nous aimerions cette fois arriver avant la nuit! Et nous espérons pouvoir profiter d’un petit bain dans les eaux chaudes l’après-midi!

Sokobanja

La route que nous empruntons pour aller à Sokobanja est une voie rapide, sans grand intérêt. Sur les derniers kilomètres nous prenons une plus petite route et nous longeons un joli lac, avec des cabanes et quelques caravanes. Cela semble être un lieu de villégiature pour les serbes l’été.

Après une halte pour se ravitailler dans une épicerie de la ville, nous arrivons à notre point de chute pour la nuit, repéré sur l’application Park4night: le parking de les thermes (et de l’hôtel) SokoTerme.

Nous sommes un peu déçus par l’endroit, qui est rempli de détritus et de plastiques. Nous savons que nous ne profiterons pas de l’extérieur ici.

Nous allons nous renseigner à l’hôtel pour le stationnement. C’est payant mais très peu cher, avec en plus accès à l’électricité. Le gars de l’hôtel nous raccorde à une vieille armoire électrique bringuebalante. Cela nous permettra d’utiliser le petit chauffage électrique.

Notre point de chute pour la nuit est certes loin d’être le plus beau mais il présente l’avantage d’avoir accès aux piscines thermales chauffées à seulement 50 m. La ville est connue pour ses bains… Nous sommes heureux de sortir nos maillots de bains et de nous plonger dans un eau variant de 32 à 36° selon les bassins (2 bassins intérieurs et 1 extérieur). Un très bon moment de détente….

La nuit tombe, et après la baignade et le repas, nous tombons de fatigue.

Le lendemain, avant de quitter Sokobanka, nous décidons d’aller voir les anciens bains turcs, un des monuments de la ville à ne pas rater.

Il s’agit de bains construits par les Ottomans au 15ème siècle, qui ont continué à être utilisés au cours des siècles. Le prince serbe Miloš Obrenović surnommé « Milos le grand » a même fait de l’une des pièces des thermes sa salle de bain privée au début du 19ème siècle.

Nous arrivons devant les thermes. Nous ne savons pas si les bains se visitent et s’ils sont encore utilisés aujourd’hui. Nous tentons notre chance et demandons au réceptionniste si nous pouvons jeter un coup d’œil. Il nous répond que ça ne pose aucun problème. Et coup de chance en plus, un couple serbe parlant anglais est là pour visiter en même temps que nous. Nous suivons le réceptionniste pour la visite et la jeune femme se propose de faire l’interprète, pour que nous puissions comprendre les détails historiques. Super sympa!

Nous commençons la visite par le bain des femmes. L’eau sort des robinets à 40°C. Le fond du bain est coloré en grenat et turquoise. C’est superbe!

Nous nous dirigeons ensuite vers une deuxième salle, le bain des hommes. Architecture magnifique également. La pièce est plus sobre au niveau des couleurs, mais plus travaillée avec des sculptures ou moulages en chaux sur les murs.

Nous arrivons ensuite à la fameuse salle de bain qui a été utilisée par le prince Miloš le grand, qui pour la petite histoire était très petit de taille! La pièce est minuscule, avec une petit baignoire creusée dans la masse. Le réceptionniste nous raconte que le prince avait fait creuser un trou dans le mur en direction du bain des femmes. Petit coquin 🙂

Nous revenons à l’entrée des thermes. Il y a juste à côté de la réception une pièce servant de sanatorium. Les personnes souffrant de troubles pulmonaires viennent respirer la vapeur d’eau qui est légèrement radioactive, et le radium naturellement présent dans la source les soignent.

Enchantés par la visite, nous allons boire un café turc -pour faire comme les locaux- au bar d’en face. Le quartier est animé. C’est agréable.

Le café turc, c’est un café très épais en décoction, qui se mange presque autant qu’il se boit. C’est assez étrange pour nous. Nous avons plus l’habitude de la volupté du café italien. Mais nous essayons de nous habituer aux coutumes locales.

Après la pause café, nous reprenons vers la ville de Niš, la plus grande ville du sud de la Serbie. C’est vers là-bas que nous voudrions passer la nuit.

Nous avons un peu de mal à sortir de la ville de Sokobanja. Waze (le GPS) n’est pas très au point d’autant que je ne suis pas connecté à internet. Après avoir fait deux fois le tour de la ville, nous finissons par trouver la sortie.

La route monte sur près de 25 km. Il y a de plus en plus de neige sur les bas-côtés. Nous arrivons enfin en haut du col. La route se rétrécit et nous traversons de très vieux villages avec des maisons faites de terre, de paille et de poutres de bois. Les gens nous regardent passer et ont l’air de se demander ce que nous faisons là.

Nous avançons pendant plus d’une heure à faible vitesse: entre 20 et 30 km/h sur une piste défoncée. Nous croisons un vieux camion, puis un fourgon de messagerie. Cela nous réconforte. Ils viennent bien de quelque part. Il doit y avoir une plus grande route pas loin.

Puis la route s’élargit et nous retrouvons peu à peu une route classique. Quelle route! Nous avons bien cru à plusieurs reprises qu’il faudrait faire demi-tour!

Un village, puis un autre. Nous revenons progressivement à la civilisation et nous arrivons enfin à Niš !

Sandrine regarde sur internet ce qu’il y a à voir dans cette ville. Nous découvrons qu’il existe un camp de concentration datant de la deuxième guerre mondiale. Il se visite, mais nous sommes trop sensibles pour ça. Nous sommes assez surpris. Nous ne savions pas qu’il y avait des camps de concentration dans les Balkans.

Nous prévoyons de rester plusieurs jours dans les alentours de Nis. Mais nous remarquons assez vite qu’il y a très peu d’aires de camping-car. Les rares qui existent sont soit mal placées (au bord de l’autoroute) soit très éloignées (à environ une heure/une heure et demi de route). Nous décidons donc de quitter la Serbie plus tôt que prévu et de partir pour la Bulgarie.

La Serbie aura été pour nous une très belle surprise. Nous y avons rencontré des gens accueillants et dans l’échange. Même si la Serbie a du travail à faire sur la gestion des déchets (il y a beaucoup de plastiques et détritus au bord des routes), on espère que cela s’améliorera dans le futur et que le tourisme pourra se développer dans ce pays majoritairement orthodoxe, aux influences austro-hongroises, slaves et turques, si riche en culture….et qui mérite d’être visité!

Le Nord de la Serbie

Article écrit par Sandrine

L’arrivée en Serbie

Après quasiment un mois passé en Croatie, il est temps pour nous de partir pour la Serbie.

Nous nous renseignons sur les conditions d’entrée liées au Covid. Sur le site de l’ambassade de France en Serbie, il est indiqué qu’un test PCR est obligatoire sauf si l’on vient des Etats-Unis ou de la Slovénie – dans ce cas un test antigénique rapide est suffisant. Nous trouvons une Polyclinique dans la ville d’Osijek où il est possible de faire les tests PCR. Mais ils nous annoncent un tarif de 600 kunas par personne (soit 80 euros) ce qui fait un total de 320 euros pour 4! C’est démesuré et mangerait une grosse partie du budget….

Nous décidons donc d’aller demander aux policiers directement à la frontière croato-serbe quelles sont les conditions d’entrée. Avec un peu de chance un test antigénique suffira…Nous garons le camping-car un peu avant la frontière et nous y allons à pied. Les policiers croates sont un peu surpris de nous voir arriver. Mais ils nous reçoivent de manière sympathique….et nous disent qu’on peut aller en Serbie avec un test antigénique! Nous avons bien fait de venir demander….il semble qu’il y ait une marge entre les discours officiels et la réalité du terrain! Cela nous fera économiser une somme important. Les 4 tests antigéniques ne coûtent que 80 euros en tout…..

Nous faisons le test le lundi matin à la Polyclinique d’Osijek…nous recevons les résultats (négatifs) 1h30 après. Vers 13h nous nous dirigeons vers la frontière Serbe.

La Serbie c’est un pays totalement méconnu. On n’en entend jamais parler. Et les seules images qu’on en a sont assez négatives…liées aux conflits qui ont eu lieu en Ex-Yougoslavie. Nous ressentons donc un mélange d’excitation et d’appréhension à l’idée de découvrir ce nouveau pays.

Par ailleurs, comme je l’ai indiqué dans un article précédent, nous savons qu’il y a eu des manifestations pro-russes à Belgrade, la capitale. Nous nous demandons donc comment nous allons être perçus en tant que français. Pas impossible que le contexte actuel avec la guerre en Ukraine ravive quelques tensions….

Nous arrivons à la frontière serbe. Tout de suite nous sommes frappés par la file de camions interminable (environ 2km) qu’il y a dans le sens inverse. Des centaines de camions serbes qui attendent d’entrer en Croatie. La Serbie ne fait pas partie de l’Europe alors les formalités sont certainement plus compliquées et les contrôles renforcés.

Le policier à la frontière est extrêmement froid et ne parle pas anglais. Nous lui donnons les passeports et ne comprenons pas trop ce qu’il nous demande ensuite. Il semble qu’il veuille voir nos visages un par un. Un camion arrive derrière nous donc finalement la formalité sera plus rapide que prévu. Nous avons les résultats des tests Covid mais on ne nous les demande même pas…On avance donc vers la douane. La policière assez froide au début nous demande d’ouvrir le camping-car et jette un œil à l’intérieur. Nous n’avons rien à nous reprocher mais les passages à la frontière sont toujours un peu stressant. Et nous avons Lilou avec nous donc nous appréhendons un peu le passage aux frontières avec elle. Elle a son passeport et tous les documents requis mais sait-on jamais…Finalement Lilou se tient sage et ne se montre pas pendant le contrôle de la policière. Celle-ci se détend et nous échangeons 3 mots avec elle en anglais. Elle semble assez surprise de nous voir là et se demande ce que nous faisons…d’autant que le contexte est un peu tendu avec ce qui se passe en Ukraine. Nous lui expliquons que nous faisons le tour de l’Europe avec nos enfants et on se quitte avec le sourire. Elle nous souhaite bon voyage.

Et nous voilà en Serbie! Nous roulons en direction de la grande ville la plus proche, Novi Sad. Nous suivons le GPS sur le téléphone de Guillaume.

Au bout de 15 min à peine, Guillaume a une mauvaise surprise. Le GPS fonctionne avec les données mobiles, et Guillaume reçoit un SMS disant qu’il a une facture hors forfait de 60 euros. En dehors de l’Union Européenne, c’est hors de prix. Nous devrons continuer sans les données mobiles. Le GPS continue de fonctionner mais il ne faut surtout pas enlever la page sinon on perd tout.

Nous entrons dans un petit village. Un routier nous klaxonne depuis derrière en nous faisant signe de ne pas passer par là. Le monsieur ne parle pas anglais mais d’après ce qu’on comprend cela ne passe pas. Nous le remercions et continuons notre route…derrière lui. 2km plus loin nous le voyons arrêté en plein milieu de la route dans le village.

Il nous demande où nous allons et nous propose de le suivre. Nous ne sommes pas carrément rassurés à ce moment là. L’approche est assez inhabituelle. On ne maîtrise pas les codes culturels en Serbie. Et nous avions eu des déconvenues lors d’un voyage au Guatemala en février 2018. Un monsieur nous avait gentiment conseillé de passer par une route (plutôt qu’un autre) après avoir passé un coup de fil. Et nous étions tombés sur des coupeurs de route qui nous réclamaient de l’argent à chaque sortie de virage. Nous avions pas trop mal géré en donnant parfois de l’argent parfois de la nourriture pour qu’ils nous laissent passer. Mais malgré notre sang froid, nous avions eu très peur cette fois là. Cela nous avait fait une leçon….toujours être prudent en voyage…

Nous suivons donc ce monsieur en nous disant que de toute façon nous suivrons le GPS. Finalement il tourne, nous continuons donc notre route.

Nous arrivons à Novi Sad. On nous a dit que c’était une jolie ville. On circule en ville mais c’est l’heure de pointe. Les automobilistes sont assez nerveux. Ce n’est pas évident pour Guillaume qui est très concentré. Nous apercevons une jolie église orthodoxe.

Mais le reste de la ville nous apparaît comme un peu austère avec les nombreux bâtiments qui datent de l’époque soviétique. Nous ne trouvons pas d’endroits où nous garer. Sans GPS c’est très compliqué. Et la nuit ne va pas tarder à tomber….

Nous faisons le plein de gazole, et nous décidons de prendre l’autoroute pour ne pas perdre de temps et rejoindre l’aire de camping-car que nous avons trouvé pour la nuit, à 15 km au nord de Belgrade.

Nous nous rapprochons de Belgrade et arrivons à l’aire de camping-car. C’est dans un quartier résidentiel de la banlieue de Belgrade, dans le jardin attenant à une maison. Personne n’est là quand nous arrivons, mais il y a une pancarte sur le portail disant qu’en leur absence on peut rentrer et s’installer où le veut. Sympa! Nous nous garons et il se remet à neiger! Décidemment cet hiver on aura vu la neige…Il fait bien froid alors nous nous branchons à l’électricité et nous allumons notre petit chauffage électrique. Trop bien 🙂 Pendant qu’on prépare à manger, quelqu’un frappe à la porte. C’est Oliver, le propriétaire de la maison et du camping, accompagné de sa fille de 8 ans. Ils parlent tous les deux anglais et nous sommes bluffés par le niveau de la petite qui a un super accent. Apparemment elle prend des cours dans une école anglais. Nous sommes reçus chaleureusement….ça fait plaisir!

Le lendemain, il neige encore et encore. Nous restons au chaud et ne bougeons pas de la journée. Nous en profitons pour avancer sur l’école des enfants.

Le jour suivant, nous partons faire des courses pas très loin et nous en profitons pour acheter une carte Sim serbe. Je donne des cours dans les jours qui suivent donc c’est urgent. Il faut compter 800 dinars serbes (environ 6 euros) pour une carte sim avec 15 gigas d’internet à utiliser dans les 5 jours.

Nous profitons de ce séjour chez Oliver pour travailler, et nous poser un peu. Cela nous fait du bien. Et en plus il ne fait pas très beau au début de notre séjour. Nous avons accès aux toilettes et à la douche dans leur maison, et à tous les services pour le camping-car à l’extérieur. Nous avons donc tout ce qu’il faut.

Une fois le soleil revenu, nous en profitons pour échanger un peu plus avec nos hôtes. Notamment Oliver et sa fille Miliza qui a 18 ans. Oliver nous parle de son pays d’origine, la Bosnie. Il nous parle aussi de la culture serbe. Et nous échangeons sur l’actualité en général.

Lilou qui observe le jardin d’Oliver
Et avec le soleil c’est propice à la détente…

Oliver est très embêté en ce moment. Il fabrique des portes coulissantes en aluminium et commande habituellement l’aluminium nécessaire en Turquie. Mais avec ce qui se passe en Ukraine le prix de l’aluminium a doublé en 8 jours. La bourse spécule sur les matières premières et fait monter les prix…Il est donc au chômage technique. Il est obligé d’augmenter ses prix et ses clients ne sont pas prêts à lui acheter ses portes coulissantes aussi chères.

Miliza est d’une étonnante maturité pour son âge et elle parle anglais couramment. C’est vraiment intéressant d’échanger avec elle. Nous parlons de plein de sujets différents. Elle nous donne aussi des conseils pour visiter Belgrade, la capitale de la Serbie: comment s’y rendre en bus, quelles sont les choses les plus sympas à voir…

Cette pause de près d’une semaine chez Oliver nous permet de nous reposer un peu. Mais malgré tout avec l’école et le travail, on est pas mal occupé et le soir on ne fait pas long feu…les enfants, le papa, et le chat!

Cette première semaine en Serbie balaye pas mal de préjugés que nous pouvions avoir sur le pays. Nous imaginions un pays assez traditionnel et replié sur lui-même. C’est tout l’inverse. On découvre un pays moderne et ouvert sur le monde. Mais aussi un pays de contrastes: entre les campagnes assez rustiques qui sont comme chez nous il y a 30 ans et les villes foisonnantes comme n’importe quelle ville européenne.

Belgrade

Samedi, nous partons visiter Belgrade. Nous laissons le camping-car (et Lilou!) dans le jardin d’Oliver. C’est plus sûr que de laisser le camping-car sur n’importe quel parking en ville.

Nous partons à pied jusqu’au petit village et nous attendons le bus.

Une petite échoppe dans le centre du village, typique de la région

Nous attendons le bus. Nous sommes assez nombreux à attendre. Soudain nous apercevons sur le trottoir d’en face une maman chien avec son petit…Puis un deuxième, un troisième et un quatrième sortent d’une grosse buse en béton sous la route. Il semble que ce soit leur maison. Un jeune va leur donner à manger et nous sommes attendris par la scène. Il y a pas mal de chiens errants en Serbie. On en voit un peu partout au bord des routes.

Le bus arrive et nous partons pour un trajet d’environ 45 min jusqu’à Belgrade. Ce qui nous frappe de suite c’est de voir que les arrêts de bus au début du parcours sont au bord de l’autoroute. Assez inhabituel pour nous. Nous arrivons dans le centre de Belgrade. Nous traversons un quartier rempli d’immeubles datant de l’époque soviétique, assez austères et délabrés. Les différents groupes d’immeubles (appelés Blok) se distinguent juste les uns des autres par leur numéro: Blok 1, 2, 3… Nous sommes plongés dans l’époque communiste. Nous repensons au fait que Belgrade a été la capitale de la Yougoslavie et que cela devait certainement être un modèle sous la gouvernance de Tito. Nous réalisons à quel point la vision de la vie sous le communisme devait être différente de celle qu’on connaît aujourd’hui. Sans fioritures.

Nous arrivons ensuite dans le quartier Zemun. C’est là que nous descendons du bus. C’est un quartier qu’on nous a recommandé. Un joli lieu de promenade au bord du Danube….Et effectivement, nous découvrons un quartier animé. Les gens se promènent en famille ou entre amis. Et la vue sur le Danube est magnifique.

Nous continuons notre balade dans le quartier de Zemun. Nous allons de petites rues en petites rues. C’est effectivement très vivant en ce samedi matin.

Nous montons un peu sur les hauteurs du quartier pour apercevoir le beau panorama mais aussi une forteresse datant du 14 ou 15ème siècle, l’une des places fortes pour défendre la ville.

Nous redescendons et continuons notre visite de Belgrade. Nous faisons une halte dans un petit stand de street food. Les deux gars qui tiennent le stand nous accueillent de manière sympathique et semblent contents qu’on soit venu visiter leur ville.

Nous reprenons le bus. Belgrade est assez étendue et nous voulons à la fois nous éviter trop de marche et voir le maximum de choses dans la journée. Les quartiers que nous traversons sont beaucoup plus modernes. Des immeubles rutilants. Des affiches tape à l’œil. Rien à voir avec les quartiers construits sous l’ère soviétique. En bus, nous traversons la rivière Sava, un affluent du Danube. Nous apercevons des restes d’immeubles détruits lors des bombardements de la ville par l’OTAN en 1999. Cela tranche là aussi avec le reste.

Puis nous arrivons à deux pas de l’Eglise Saint-Sava, un monument incontournable de Belgrade que nous sommes impatients de visiter.

Nous sommes de suite saisis par la beauté hors norme de cette église. Elle est imposante et en même temps dégage une incroyable harmonie.

Nous sommes déjà sous le charme à l’extérieur. Mais l’intérieur c’est encore un cran au-dessus. La beauté de l’architecture, des mosaïques et des dorures nous laisse sans voix. C’est le monument religieux le plus beau qu’on ait jamais vu. Juste incroyable.

La coupole centrale est la plus grande coupole recouverte de mosaïque au monde. Nous savourons le spectacle.

Alors que nous pensions que la visite était terminée (et c’était déjà grandiose!), nous découvrons un escalier qui descend vers une salle souterraine basse de plafond. Et là de nouveau nous n’en croyons pas nos yeux tellement c’est beau: les couleurs, les dorures, le souci du détail….superbe!

Nous ressortons de l’Eglise Saint-Sava aux anges, c’était vraiment un monument à voir dans une vie! Nous nous en rappellerons longtemps c’est sûr.

Nous continuons notre promenade dans le centre-ville de Belgrade, à pied. C’est relativement calme pour un samedi après-midi.

Nous nous dirigeons vers le château. C’est l’heure du coucher du soleil. Il y a une superbe vue sur la ville.

Nous nous promenons autour et dans l’enceinte du château.

Puis nous partons en direction d’un bar souterrain avec une entrée assez insolite appelé « Brat Che » (Frère Che), que nous a conseillé la fille d’Oliver (Miliza) chez qui nous séjournons en ce moment. C’est un ancien bar clandestin qui date de l’époque communiste. A l’époque tout ce qui était contraire au communisme était interdit (faire la fête, la musique, la religion..). De nombreux bars clandestins ont donc existé dans le centre de Belgrade. Les gens se cachaient pour avoir un peu de liberté. Ces bars ont ensuite servi de refuges mais aussi de lieux où les gens venaient oublier la guerre lors des bombardements de la ville en 1999.

Effectivement l’entrée est assez insolite. Et il n’y a aucune enseigne dans la rue. On peut passer à côté sans soupçonner l’existence d’un bar. C’est un lieu pour les connaisseurs!

L’ambiance du bar est assez feutrée. Il y a des photos du Che aux quatre coins du bar. Les gens fument et s’amusent (dans les Balkans les gens fument encore dans les bars, c’est autorisé). On a l’impression de faire un bon en arrière.

Nous reprenons le bus et rentrons au camping-car, après une journée riche en émotions. Nous garderons plein de belles images dans la tête de Belgrade, qui a vraiment été une bonne surprise! Ce n’est pas une ville qui nous a réellement plu par son architecture (hormis quelques monuments). Il faut dire que Belgrade a été, d’après ce qu’on nous a dit, détruite 70 fois…C’est plus l’ambiance qui nous a charmé. Une ville de contrastes où les gens semblent détendus…bien que ce soit une capitale.

La Slavonie: dernière région en Croatie

Après ce séjour riche en émotions dans la ferme de Sacha, nous continuons notre périple vers la Slavonie, dernière région de Croatie avant la frontière serbe. C’est une des régions les plus sauvages de Croatie d’après ce que l’on a lu. C’est aussi la région qui a été le plus durement touchée lors de la guerre entre la Serbie et la Croatie. Il reste des mines à certains endroits et il est déconseillé de s’aventurer dans les zones trop sauvages: mieux vaut rester sur les routes et les chemins, ne pas se promener en forêt et ne pas s’approcher des maisons abandonnées. Nous resterons donc prudents.

Tout juste arrivés en Slavonie, nous rencontrons des difficultés pour trouver une aire de camping-car ouverte. La nuit tombe. Nous décidons de chercher un restaurant qui accepterait que l’on dorme sur son parking en échange d’un repas….Nous arrivons dans la ville de Pozega et nous trouvons un hôtel-restaurant un peu en retrait du centre-ville avec un grand parking privé entouré d’arbres et au calme. C’est parfait. Nous demandons au restaurant. Cela ne pose aucune difficulté. Nous passerons donc la nuit là après un bon repas.

Le lendemain, nous partons assez vite pour ne pas déranger l’hôtel. Nous roulons quelques kilomètres en direction du Parc naturel de Papuk et nous nous arrêtons environ 3h pour que les enfants puissent faire l’école. Nous reprenons notre route vers le Parc naturel. Nous voulons emprunter la route qui le traverse du nord au sud en espérant apercevoir de belles choses. Nous découvrons assez rapidement que cette route (que nous pensions assez large et fréquentée) est en fait une toute petite route de montagne au milieu de la forêt. C’est magnifique. Mais plus nous avançons, plus nous montons en altitude. Et il y a de plus en plus de neige au sol. Soudain, nous voyons que la route est verglacée. Trop dangereux. Nous décidons de faire demi-tour…

Nous continuons notre découverte de la Slavonie. Les paysages sont assez plats, la terre est jaune. Cela donne un joli mélange de couleurs d’autant qu’il fait beau.

Il y a aussi de jolies églises colorées aux influences austro-hongroises, avec un clocher en forme de meringue.

Nous sommes assez rapidement frappés par le nombre de cimetières -souvent plus gros que les villages eux-même- et le nombre de maisons soit en ruine soit désertées. La zone porte encore les traumas de la guerre. Difficile de se sentir léger. Nous en profitons pour en parler avec les enfants. C’est aussi le but de notre voyage: voir les belles choses et les moins belles et comprendre l’histoire des pays que nous traversons.

Nous continuons notre avancée vers l’est. Nous arrivons à Osijek, la plus grande ville de l’est de la Croatie. C’est une ville à l’architecture soviétique assez austère, assez marquée par les conflits passés.

Un des symboles de la fin de la guerre à Osijek

Nous nous arrêtons dans un magasin pour animaux pour nous réapprovisionner en litière pour Lilou. Puis nous continuons notre route en direction d’une aire de camping-car que nous avons repérée sur l’application Park4night. Cette aire de camping-car est idéalement située, à l’entrée du Parc National de Kopacki Rit, que nous avons très envie de visiter. D’une surface de plus de 23000 ha, ce parc est la plus grande zone humide d’Europe et est une halte pour bon nombre d’oiseaux migrateurs.

Malheureusement, à notre arrivée, c’est la déception. L’aire de camping-car est fermée à cette saison. Nous essayons d’en trouver d’autres mais il y en a très peu et elles sont toutes fermées en hiver…la Slavonie n’est pas très touristique et encore moins à cette période. Nous nous faisons une raison. Le séjour en Slavonie va être plus compliqué que prévu. Nous ne savons pas comment nous allons pouvoir nous réapprovisionner en eau, vider les eaux grises (eaux usées) et les eaux noires (WC chimiques)…et nous risquons ne pas pouvoir rester en Slavonie aussi longtemps que prévu…

La nuit est tombée. Nous retournons dans la ville d’Osijek où nous avons repéré un parking au bord de la rivière Drava. L’endroit était mentionné comme une possibilité pour passer la nuit sur l’application Park4night. Cela a l’air calme. Cela fera l’affaire pour une nuit…

Nous passons une nuit pas terrible du tout. C’est le weekend et il y a des jeunes qui s’amusent à faire des courses de voiture sur la route pas très loin de là. Probablement à la sortie des boites de nuit ou des bars. On entend de grosses accélérations et des crissements de pneus pendant environ 1h au milieu de la nuit. Pas top!

Nous nous réveillons un peu fatigués. Et nous cherchons dès le matin une solution pour la nuit suivante. Nous commençons à être à court d’eau et il va falloir vider les toilettes assez rapidement….

Vue depuis le parking où on a passé la nuit, au bord de la rivière Drava

Pendant que nous cherchons des solutions, Lilou piste les oiseaux 🙂

Guillaume a une idée: réserver un petit logement à la campagne avec Airbnb, ce qui nous permettrait de nous doucher, et de remettre de l’eau dans le réservoir du camping-car! Il réserve un logement pour 2 nuits. C’est une petite cabane en bois assez spartiate mais cela ferait très bien l’affaire. Guillaume demande s’il est possible de se garer devant la cabane avec le camping-car en indiquant le gabarit du véhicule (7m40). L’hôte nous répond que cela ne pose pas problème. Parfait. Nous pouvons démarrer la journée sereinement et faire un peu de tourisme.

Nous partons visiter la ville de Vukovar située plus au sud, au bord du Danube qui sert de frontière avec la Serbie. Cette ville est surnommée « la perle du Danube ». Elle est aussi tristement célèbre pour des batailles qui ont eu lieu entre la Serbie et la Croatie lors de la guerre dans les Balkans.

Nous arrivons à Vukovar et nous nous garons sur un parking au bord du Danube pour aller jeter un coup d’œil. Nous sommes très curieux de découvrir ce fleuve qui est assez exotique et mystérieux pour nous. Le printemps semble en avance ici.

Le Danube et en face la Serbie

Alexis fait une petite séance de sport sur le parcours santé au bord du Danube.

Vukovar, c’est un étrange mélange entre des beaux bâtiments et des traces encore très visibles de la guerre. Cela nous fait bizarre d’imaginer que le si beau Danube a été une ligne de front.

Nous repartons en camping-car et nous cherchons une boulangerie à Vukovar (une « Pekara » en croate) pour acheter de quoi manger à midi. Nous en trouvons une ouverte. La vendeuse d’environ 25 ans est kosovare et nous accueille très chaleureusement. Elle a l’air intriguée par notre venue et nous avons un échange sympa avec elle. Elle nous dit qu’elle a étudié le français à l’école. Elle nous demande d’où on vient et où on va. Elle nous explique qu’elle a quitté le Kosovo avec sa famille pour venir s’installer en Croatie. Nous supposons que c’est à cause de la guerre qui a eu lieu là-bas en 1998-1999. Elle nous dit que la situation au Kosovo est maintenant très sûre. La guerre est apparemment loin derrière.

Nous partons en direction de Vinkovci, qui fait partie des villes à voir. D’après ce qu’on a lu sur internet, c’est une des plus vieilles villes d’Europe.

Petit tour de Vinkovci et nous repartons en direction du logement Airbnb que nous avons réservé. Nous voulons arriver là-bas avant la nuit.

Nous arrivons sur place vers 17h. Il fait nuit vers 17h30-17h45. Et là surprise…on se rend compte que pour descendre à la cabane, il faut emprunter un tout petit chemin en terre avec de la végétation basse des deux côtés. Impossible de passer avec le camping-car…Nos hôtes, Ivan et ses parents, nous rejoignent et ne comprennent pas de suite notre problème. Guillaume part avec eux en voiture jusqu’à la cabane pour vérifier par acquis de conscience. Mais il est formel…ça ne passe pas! Et il ne faudrait pas qu’on se retrouve coincés en bas du chemin sans pouvoir remonter…

C’est la confusion….nous ne savons pas quoi faire….car nous avons réservé et payé pour 2 nuits. Si nous ne pouvons pas rester là, cela signifie que l’on ne peut pas se réapprovisionner en eau. Nous sommes à ce moment-là à court d’eau. On ne peut plus faire la vaisselle ni se doucher. Nous expliquons à nos hôtes pourquoi nous avons réservés leur logement et pourquoi nous sommes si embêtés. Le fils Ivan parle anglais.

Au bout de 5 min, lui et sa famille nous proposent de les suivre jusqu’à chez eux et de nous fournir de l’eau. Ils habitent à Dakovo, à 60km de là. Nous sommes tout surpris et nous acceptons.

Nous arrivons de nuit devant la maison d’Ivan et sa famille. Nous nous garons dans le jardin devant la maison. Dès notre arrivée, ils nous invitent chaleureusement à entrer chez eux. Ils nous offrent un coup à boire avec des spécialités locales: tranches de fromage et charcuterie. Nous partageons un moment super sympa. Nous échangeons sur nos cultures et sur la vie en général. Nous leur posons des questions sur la Croatie et les Balkans. Ivan et sa famille sont originaires de Bosnie. Et ils sont aussi curieux de savoir comment ça se passe chez nous. Les parents d’Ivan ne parlent pas anglais, mais nous nous comprenons malgré tout avec les gestes, le regard, et Ivan qui fait l’interprète.

Nous nous réveillons le lendemain avec la neige. La maman d’Ivan, Luzia, a préparé une spécialité de chez eux: les sarmas, des choux farcis à la viande. Un délice! Ils ont envie de partager leur culture avec nous et cela nous touche beaucoup. L’après-midi, nous les invitons à boire un café chez nous dans le camping-car! A la fois pour les remercier de leurs délicates attentions et pour leur montrer le camping-car….C’est un peu le rêve d’Ivan et ses parents. Ils s’intéressent au fonctionnement du camping-car et nous posent plein de questions. Ce jour là, ils nous invitent à prendre une douche chez eux et nous réapprovisionnent aussi en eau dans le camping-car…adorable!

En seulement un jour, nous avons tissé des liens avec cette famille. Et eux comme nous sont surpris de cette rencontre!

Le lendemain lundi, nous repartons en direction d’Osijek. Objectifs de la journée: visiter le Parc National Kopacki Rit mais aussi préparer notre départ pour la Serbie. Nous espérons pouvoir passer la frontière serbe dans l’après-midi. Et les histoires de tests Covid compliquent les choses.

Nous arrivons au Parc Kopacki Rit. C’est désert à cette saison. La réception est néanmoins ouverte et nous achetons des tickets d’entrée pour le parc. Nous sommes en hiver et ce n’est pas sûr que nous puissions voir beaucoup d’animaux et d’oiseaux. Les oiseaux migrateurs ne sont pas encore arrivés. Quoi qu’il en soit, cela nous fera une balade. Et avec un peu de chance, nous ferons de belles rencontres….

Nous partons à pied sur les sentiers du parc, au milieu des zones humides. Il fait beau mais très froid. Nous apercevons quelques oiseaux: des hérons cendrées et des hérons blancs, des cormorans. Et nous profitons des beaux paysages. Nous avons le parc pour nous ce jour-là!

En repartant avec le camping-car, nous empruntons une route qui traverse le parc. Nous apercevons des familles de cygnes….mais aussi plusieurs groupes d’oies sauvages qui attendent la hausse des températures pour migrer vers la Scandinavie. Il y en a par centaines! C’est juste magnifique!

Nous sommes contents d’avoir découvert la Slavonie, une région au lourd passé qui est tournée vers le futur et qui est déterminée à laisser tout cela derrière elle…une région avec de beaux paysages et des habitants accueillants qui n’attendent que de recevoir des touristes.

La Croatie centrale

Nous quittons l’Istrie et prenons la direction de l’Est, vers la Croatie centrale. Nous décidons d’éviter les autoroutes, alors nous empruntons des toutes petites routes de montagne, au milieu de la forêt. Nous sommes seuls au monde et nous ne croisons personne sur des kilomètres.

Nous pensions être en plein cœur de la Croatie, mais à la sortie d’un virage nous découvrons avec surprise un panneau annonçant la frontière slovène! Nous avons suivi le GPS et nous ne pensions pas du tout être à cet endroit là!

Nous pénétrons dans la zone de frontière. Il y a une sorte de portail à l’entrée et à la sortie de la zone. En fait la route que nous suivons longe la Slovénie. Et sur notre gauche, nous apercevons et dépassons le poste frontière. Assez rapidement, nous reconnaissons ce poste frontière: c’est celui où le policier slovène nous avait refusé l’accès à la Croatie 3 semaines avant, en nous disant que notre véhicule était trop gros et que la route était dangereuse!! Nous avions dû rebrousser chemin et passer la frontière à un autre endroit. Nous nous attendons donc à une toute petite route sinueuse de montagne….

En fait pas du tout….effectivement à certains endroits, le croisement entre 2 véhicules peut être délicat et nécessite quelques manœuvres, mais rien de bien méchant…Nous sommes donc un peu étonnés et nous nous demandons si cette frontière n’est pas fermée la nuit pour d’autres raisons…il semble qu’il y ait quelques tensions politiques entre la Slovénie et la Croatie, peut être est-ce lié à cela…

Nous continuons notre route. Nous apercevons Rijeka sur notre droite, la plus grande ville d’Istrie. Nous empruntons de nouveau de toutes petites routes de montagne et la nuit commence à tomber….Alors que le matin même nous nous étions réveillés avec un grand soleil et des températures très douces, soudain la neige! Et je dirais même la tempête de neige…Sur l’application Park4night, nous avons repéré un endroit où dormir, un petit snack situé en bord de route et à côté d’un lac. Mais nous commençons sérieusement à nous inquiéter car la neige tombe de plus en plus…Nous craignons les plaques de verglas avec le camping-car, surtout dans les descentes….Coup de chance, nous nous retrouvons derrière la saleuse! Nous roulons tout doucement et arrivons à destination en toute sécurité…ouf!

Nous rentrons dans le snack pour demander s’il est possible de manger quelque chose et de rester pour la nuit. Le snack -qui est une sorte de cabane en bois devant laquelle a été rajoutée une sorte de véranda en bois- est tenu par une petite mamie. Ambiance vraiment authentique et traditionnelle. C’est tout petit et il y a un petit poêle à bois. Il n’y a qu’une seule cliente quand nous entrons. Une croate d’environ 35 ans. Apparemment il n’y a pas beaucoup d’étrangers qui passent par là, encore moins en hiver! La mamie et la jeune cliente semblent un peu étonnées de nous voir arriver là, de nuit en plus! Il est déjà pas loin de 20h. La mamie ne parle pas anglais, alors la cliente se propose de faire l’intermédiaire. Moment très agréable au chaud. Au menu: Cevapi (boulettes de viande avec des oignons et de la sauce Ajvar aux poivrons dans un pain pita) pour Guillaume et les enfants et pour moi ce sera des calamars frits.

Pendant le repas, nous parlons de la suite du voyage. Avec la guerre en Ukraine, nous pensons qu’il serait malvenu d’aller faire du tourisme dans les pays frontaliers où l’on devait passer (la Hongrie et la Roumanie) car les réfugiés commencent à affluer et il y a aussi des convois militaires envoyés par les pays européens. Ce n’est pas notre place….Nous ne savons pas exactement comment mais nous changerons notre itinéraire…

Après manger, direction le camping-car pour une bonne nuit de sommeil. Il continue de neiger. Nous nous demandons si nous pourrons repartir le lendemain….

Au réveil, il ne fait pas chaud dehors. Il y a des stalactites sous le camping-car. Nous découvrons le superbe paysage autour de nous: le petit village et le lac sous la neige…c’est super paisible!

Et Lilou fait sa petite balade matinale dans la neige avec Alexis. Elle a pas l’air hyper à l’aise quand même…

Le petit snack a réouvert alors nous allons prendre un petit café en amoureux avec Guillaume…C’est une manière pour nous de remercier la mamie de nous avoir permis de dormir sur son parking. Pas facile de communiquer avec la barrière de la langue. Mais on parle avec les mains….et avec les photos, les mots croates qui ressemblent au français ou à l’italien et les quelques notions de russes de Guillaume on y arrive tant bien que mal.

Nous reprenons la route, direction la ville de Karlovac plus à l’Est. La neige disparaît peu à peu. Outre le fait que Karlovac soit réputée pour sa bière (« la bière Karlovasco » 🙂 ), nous sommes impatients de visiter cette ville -qui est une des plus grandes du secteur et qui semble avoir vraiment une atmosphère des villes d’Europe de l’Est. Sur la route, nous nous arrêtons pour regarder une jolie rivière turquoise. L’eau est super claire et Guillaume, amateur de pêche, se régale à observer les poissons.

Arrivée à Karlovac, nous commençons par la tournée « lessive » dans une laverie automatique. Nous garons le camping-car sur un parking et partons avec nos sacs de linge à pied. Un gars nous interpelle direct en nous disant de venir boire un coup et manger dans son bar. Son approche est un peu brutale et insistante et cela nous laisse un drôle de sentiment. Comme s’il nous avait repéré de loin. Nous pensions peut-être rester en ville pour la nuit mais nous changeons nos plans. En voyage, on pense qu’il est toujours bon d’écouter son instinct.

A la laverie, je discute avec une dame qui habite à 30 min de là dans les montagnes. Elle vient faire ses lessives là car elle n’a quasiment pas d’eau chez elle. Je réalise à quel point certains endroits sont encore isolés dans cette région.

Après 3 heures à la laverie, le temps de laver et mettre au sèche-linge, nous partons plus vers l’Est. Nous avons repéré une ferme qui permet aux camping-car de se garer pour la nuit moyennant l’achat d’une bouteille de vin de la ferme (soit 10 euros). Nous arrivons là-bas de nuit, il y a un vent pas possible et il fait un froid glacial. Personne en vue. Nous ne savons pas exactement où est la ferme (il y a plusieurs maisons) mais rien n’est éclairé. Peut-être qu’ils ne sont pas là l’hiver…..Nous sommes en pleine campagne, au milieu des vignes et des paysages vallonnés. Nous passerons la nuit là, cela ne dérangera personne.

Le lendemain, le ciel est bien chargé et il neige à nouveau.

Nous repartons assez rapidement en direction de Zagreb, la capitale de la Croatie. Nous avons repéré un camping situé environ 15km avant l’entrée de la ville. D’après les avis sur internet, les services sont au top dans ce camping, notamment des douches avec de l’eau bien chaude. Cela nous permettra de nous poser un peu. Le confort se paie néanmoins. Il faut compter 38 euros pour la nuit. Nous ne resterons là qu’une nuit…

En faisant la vaisselle dans les bâtiments collectifs qui sont chauffés, je me mets à discuter avec une jeune népalaise qui travaille là. Elle fait le ménage dans les espaces collectifs mais aussi dans les chambres d’hôtel situées autour du camping. Elle me raconte qu’elle et ses collègues sont tous népalais, qu’elle est arrivée en Croatie depuis 2 mois et qu’elle ne s’y plaît pas. Elle me dit qu’elle travaille 7 jours sur 7 de 6h du matin à 5h de l’après-midi sans pause déjeuner. Et jamais de jour de repos. Elle n’a donc rien vu de la Croatie. Elle est là pour un an, il lui reste donc 10 mois de travail. Je vois d’un coup ce camping aux supers services d’un autre œil… encore les dérives de la mondialisation…

Avant de partir du camping, nous parlons à nos voisins anglais arrivés en camping-car la veille. Super sympas. Ils voyagent aussi avec leur chat, et sont amusés de nous voir promener Lilou en laisse. Super rigolo en plus…Lilou (allez savoir pourquoi….parce que d’habitude elle est flippée de tout!) essaie de rentrer trois fois de suite dans leur camping-car! Peut-être qu’elle se trompait de camping-car et qu’elle croyait que c’était le sien! Ou alors elle était attirée par l’Angleterre! J’ai pas compris! Mais c’était trop drôle!

Ce couple d’anglais se dirige vers la Serbie et la Bulgarie. Ils vont skier là-bas. De notre côté, nous sommes encore dans le flou en ce qui concerne la suite de notre itinéraire. Nous sommes sûrs d’une chose: nous voulons aller en direction du Sud. Mais après par où passer? Traverser la Serbie puis aller en Bulgarie et en Turquie? Repartir à l’ouest et longer la côte adriatique jusqu’au Monténégro, puis l’Albanie et la Grèce? Ou alors prendre le bateau entre la Croatie et la Grèce? Le plus simple serait de passer par la Serbie. Mais nous avons vu quelques jours avant dans les médias (BBC-télé anglaise) qu’il y a eu des manifestations pro-russes à Belgrade, la capitale de la Serbie. Nous ne savons pas trop ce que ça peut donner politiquement de passer par là. Et comment nous pourrions être perçus en tant que français….d’autant que l’OTAN (et la France) ont bombardé Belgrade en 1999 pour faire plier Milosevic. La guerre qui a eu lieu en Ex-Yougoslavie est encore fraîche dans les mémoires.

Le papy anglais nous rassure et nous dit qu’il a suivi l’actualité et qu’il n’y a pas de souci pour traverser la Serbie. Nous décidons donc d’opter pour l’itinéraire Serbie-Bulgarie-Turquie.

Nous partons pour Zagreb. C’est toujours un problème de visiter les grandes villes avec un camping-car, à la fois pour des questions de stationnement et de sécurité. Alors nous ferons juste un petit tour de la ville en fin d’après-midi et en début de soirée (il fait nuit à 17h30 à cette période) pour avoir un petit aperçu…

Zagreb et ses grandes artères aux influences austro-hongroises
Un peu de street art…L’équipe de foot de la Croatie est arrivée en finale de coupe du monde en 2018 contre la France. C’est une véritable fierté nationale.
L’église Saint-Marc de Zagreb au toit si particulier qui représente les armoiries de Zagreb et de la Croatie avec des tuiles colorées et vernies

Après Zagreb by night, nous partons pour Bjelovar où il y a une aire de camping-car dans une ferme. Apparemment il y a des chevaux et possibilité de faire des balades. Comme il est déjà un peu tard (19h30) et qu’il y a une heure et demi de route, nous appelons pour prévenir de notre arrivée. Le propriétaire de la ferme a l’air très sympa. Nous partons de Zagreb tranquillement. Le ciel est dégagé…la route est bonne….des conditions idéales pour circuler….jusqu’à ce qu’on tombe à nouveau dans une tempête de neige! Encore plus importante que les précédentes….ça tombe à gros flocons…ça tient sur l’autoroute…pas de déneigeuse en vue…on est quasiment seul sur la route…et il nous reste encore 1h de route! On s’inquiète…va-t-on pouvoir arriver? A ce rythme là, on va se retrouver coincés sur l’autoroute….

On prend notre mal en patience…enfin surtout Guillaume qui est très concentré et qui ralentit la cadence…on finit à 40km/h sur l’autoroute….les minutes défilent….On prend beaucoup de retard alors on prévient notre hôte…d’après nos calculs on ne sera pas là avant 22h…

On finit par sortir de l’autoroute et on continue sur les petits routes bien enneigées..on aperçoit une voiture dans le fossé…pas hyper rassurant…on atteint péniblement notre destination vers 22h15. Malgré l’heure tardive, notre hôte Sacha nous réserve un accueil royal: on est invité à boire un pot de l’amitié dans le restaurant de la ferme tenu par la famille: Coca ou Ice Tea pour les enfants, et Rakia de pêche pour les adultes – le Rakia est un alcool répandu un peu partout dans les Balkans et il faut bien le dire un peu trop fort pour moi! On partage un bon moment d’échange. Belle surprise. Et nous nous endormons fatigués de cette journée riche en émotions mais heureux de cet accueil super chaleureux.

Le lendemain, l’ambiance n’est malheureusement pas aussi légère. Sacha nous dit que des réfugiés ukrainiens vont arriver le soir même à la ferme. Le gouvernement croate réquisitionne tous les logements de la région. La frontière ukrainienne n’est qu’à 500km de là….Sacha semble préoccupé et on sent que ça réveille de vieux souvenirs douloureux de la guerre en Ex-Yougoslavie entre la Croatie et la Serbie…les générations qui ont connu la guerre ne s’en sont jamais vraiment remises.

Nous sommes aussi assez bouleversés par l’arrivée de cette famille. Tout à coup, la triste actualité prend une dimension concrète. Nous apprenons que les ukrainiens qui vont arriver ont fuit leur maison depuis 5 jours et que depuis ils roulent et dorment dans leur voiture.

Le lendemain, 2 combis Wolkswagen sont garés devant la ferme. La famille est arrivée à 5h du matin et est en train de vider les affaires de la voiture: les 3 enfants de 10, 13 et 15 ans, les deux parents, les deux grand-mères et l’un des grand-pères. Nous avons de la peine pour cette famille et nous souhaiterions pouvoir aider….et en même temps, nous avons comme du mal à nous sentir à notre place , nous qui voyageons pour le plaisir alors qu’eux ont voyagé pour fuir leur pays. Nous rencontrons dans la matinée l’une des grand-mères et le petit-fils de 10 ans. Ils ne parlent pas anglais. La communication n’est pas évidente. Mais l’émotion est palpable. Je mets ma main sur le bras de la grand-mère pour lui montrer mon soutien. Elle me prend dans les bras. On est tous très touchés.

On reste quelques jours chez Sacha. On va parfois boire un coup au restaurant pour rencontrer du monde. La famille de Sacha notamment. On rencontre sa femme Taiana qui est très sympathique. Elle nous parle un peu de la France car elle y est allée 2 fois avec sa fille pour des compétitions de cheval: une fois à Paris et une fois à Nègrepelisse. Oui Nègrepelisse dans le Tarn et Garonne, à 20 km de chez nous! Nous la faisons répéter tellement nous n’en croyons pas nos oreilles! Le monde est petit…

A deux reprises, Louise va faire du cheval à la ferme. C’est la fille de Sacha et Taiana, une vraie passionnée, qui tient le centre équestre. Une après-midi, petit tour dans le manège à chevaux et le lendemain matin, balade dans la campagne autour de la ferme.

Le dernier jour, nous rencontrons les autres membres de la famille ukrainienne. Nous avons envie de leur manifester notre soutien. Nous nous souviendrons longtemps de ce moment. Et nous garderons de belles images de cette région très rurale et traditionnelle.

Un corps de ferme en bois typique de la région: les murs latéraux de la grange servent de séchoir à maïs

Découverte de l’Istrie (Croatie)

Article écrit par Sandrine et Guillaume

Nous commençons notre découverte de l’Istrie, région située au nord-est de la Croatie. L’Istrie, c’est la région de Croatie aux influences italiennes. L’Istrie a été italienne à plusieurs reprises au cours de l’histoire et a fait l’objet de conflits entre l’Italie et la Yougoslavie.

Après notre première nuit passée devant la ferme aux truffes, nous partons vers Pazin, la grande ville la plus proche. Notre objectif de la matinée: acheter une carte Sim avec gigas illimités pour notre routeur Internet dans la boutique de la marque Telecom Croatie. D’après nos recherches, cet opérateur a les tarifs les plus avantageux. Je donne des cours 2 jours après, alors avoir internet c’est urgent! Nous trouvons assez rapidement la boutique. Le vendeur parle anglais. Tout se fait assez facilement…je suis soulagée! Sandrine 😉

A midi, petit repas sur le pouce avec des bureks, sorte de snacks à la pâte feuilletée fourrés au fromage, aux épinards ou autres. Originaires de Turquie, les bureks sont très populaires en Croatie, et plus généralement dans les Balkans en raison de l’influence ottomane au cours de l’histoire.

L’après-midi, deuxième objectif: trouver une aire de camping-car où dormir. C’était très facile en Italie de trouver des endroits où nous poser: que ce soit des aires de camping-car gratuites ou payantes, ou des lieux en pleine nature. Mais en Croatie c’est beaucoup moins répandu. Et nous apprenons qu’il est interdit de s’arrêter dormir n’importe où sous peine d’amendes très élevés de l’ordre de 1000 à 1500 euros et certains se sont même faits saisir le camping-car pendant 2 mois…..c’est donc une grosse contrainte supplémentaire….

Nous avons du mal à trouver un endroit pour nous poser sur l’application Park4night. Finalement en cherchant sur une autre application (Campercontact), on trouve un petit camping qui a l’air d’être convenable et assez abordable pour la région. Bizarrement, les aires de camping car sont très onéreuses en Croatie et spécialement en Istrie qui est une région très touristique l’été. Il faut compter environ 60 euros la nuit, juste pour avoir le droit de se garer et d’avoir accès aux services (eau, vidage des eaux grises et noires…). En Italie, c’était environ 20 euros la nuit…

Nous arrivons dans ce camping (Camp Terre) situé tout près du village médiéval de Sveti Lovreč. L’environnement est très agréable et reposant – dans un petit hameau à la campagne et il s’avère que c’est l’un des deux campings les moins chers d’Istrie. Et il dispose de tous les services nécessaires dont un espace toilettes, douche et vaisselle. Nous décidons de nous y installer pour quelques jours. Cette petite pause dans notre avancée va nous faire le plus grand bien. Et la localisation géographique du camping (plutôt central en Istrie) nous permettra de faire des excursions pour la journée et de visiter cette jolie région à notre rythme.

La camping Camp Terre
L’entrée du camping

Le 17 février, pour l’anniversaire de Louise qui fête ses 16 ans, nous décidons d’aller au restaurant. Aucun pass sanitaire requis ici en Croatie. Le propriétaire du camping, Milan, nous recommande le restaurant Trošt (CLIQUEZ POUR LE VOIR), situé dans la petite ville côtière de Vrsar. L’occasion pour nous de découvrir quelques spécialités locales comme la charcuterie, les tagliatelles à la truffe blanche d’Istrie, ou le poulpe. Un régal! Cela faisait des mois que nous n’étions pas allés au resto en raison des restrictions. Nous apprécions..

Le lendemain, pendant que je donne un cours en ligne, Guillaume et les enfants partent à pied et à vélo visiter le village de Sveti Lovreč (à 4km de là) où se trouvent des vestiges de l’époque médiévale.

Le weekend, nous décidons d’aller visiter la ville côtière de Rovinj, considérée comme la « perle de l’Istrie ». Ce n’est qu’à une 15km de là. Nous empruntons une jolie route sinueuse depuis laquelle on aperçoit un fjord. C’est superbe.

Nous arrivons à Rovinj. C’est une ville construite sur un promontoire rocheux qui forme une presqu’île. Une fois au pied de la ville, nous découvrons le magnifique panorama. Nous sommes de suite sous le charme. Les maisons sont colorées, la ville est à la fois très tranquille et très vivante.

Nous arpentons les petites rues étroites jusqu’à l’esplanade de l’église Saint-Euphémie située tout en haut du promontoire. De là, il y a une superbe vue sur la mer et les environs. A côté de l’église, on découvre un étrange mélange de vestiges issus de différentes époques: des restes très dégradés d’un temple grec mais aussi des bunkers construits lors de la deuxième guerre mondiale.

Nous redescendons ensuite vers le joli port de Rovinj.

Le lendemain, nous partons visiter Pula, située à la pointe sud de l’Istrie, une ville idéale pour les amateurs d’histoire. Pula est une ville antique d’abord bâtie par les Grecs, puis reprise par les Romains. Les vestiges sont dans un état de conservation exceptionnel, notamment l’amphithéâtre romain situé en plein centre de la ville, qui fait penser au Colisée de Rome et qui est pourtant très peu connu.

Nous continuons notre balade dans Pula. C’est dimanche. Il n’y a pas grand monde. Nous avons la ville pour nous. Le temple d’Auguste et l’Arche des Serges sont aussi remarquablement préservés. Nous restons bouches bée face à tous ces monuments qui ont traversé les siècles et qui sont toujours debout.

Le temple d’Auguste
L’Arche des Serges

Avant de repartir de Pula, petite pause dans un bar pour boire un coup (toujours sans pass sanitaire :-)). Petit spritz pour les adultes, influence italienne oblige! Sodas pour les enfants.

Dans les jours qui suivent, au camping, Guillaume part ramasser des pissenlis, du lamier pourpre, de la violette sauvage, de la mauve aux environs et nous prépare une jolie salade à laquelle il ajoute des radis et de l’huile d’olive. Miam miam!

Un matin, nous nous levons de bonne heure et nous partons en excursion au Parc National d’Ucka, situé dans une zone montagneuse à l’Est de l’Istrie. Nous traversons toute l’Istrie d’Ouest en Est, et nous passons à côté de la jolie ville perchée de Motovun.

Le village perché de Motovun

La région est sauvage, les routes étroites et tortueuses. Nous arrivons dans un petit village appelé Brest, assez traditionnel et surplombé par une cascade. Après Brest, nous pensions pouvoir continuer rapidement jusqu’au parc mais il s’agit en fait d’une piste en castine praticable seulement en 4×4. Nous faisons donc demi-tour pour récupérer une grande route et accéder au Parc.

Lilou qui contemple le petit village de Brest

Nous arrivons enfin au pied de la montagne, au pied du parc national d’Učka. Nous prenons des petites routes de montagne qui serpentent pour monter jusqu’au col et rejoindre l’entrée du parc. De la neige apparaît sur les bas côtés.

Et soudain la vue se dégage…et la mer apparaît en contrebas! Magnifique contraste entre le blanc immaculé de la neige, le bleu azur du ciel et le bleu intense de l’Adriatique. C’est l’endroit parfait pour s’arrêter quelques heures pour faire l’école et manger tout en profitant de la vue….avec la mer d’un côté et l’entrée du Parc national d’Ucka de l’autre, qui est un lieu de départ de randonnée. Nous n’aurons malheureusement pas le temps pour cela.

Nous redescendons sur la côte à l’Est en direction d’Opatija, une station balnéaire à la mode. Nous espérons pouvoir nous garer et faire un petit tour. Mais impossible…Les villages côtiers ne sont pas très propices pour garer notre véhicule de 7m40 de long.

Nous décidons de rentrer au camping en longeant la côte istriote à l’Est. Cela nous permettra de découvrir d’autres paysages…et notamment d’apercevoir les différentes îles d’Istrie: l’île de Krk (prononcez « Kerk ») et l’île de Cres.

Nous bifurquons vers l’embouchure d’un fjord, magnifique, en direction de l’Ouest pour retourner au camping. Au fond du fjord se trouve une sorte de centrale thermique. Encore une fois, l’homme laisse son empreinte dans un endroit qui s’en trouve défiguré.

Le 24 février, c’est l’anniversaire d’Alexis. Après les journées de froid et de pluie, le grand soleil est revenu ainsi que la douceur des températures. Nous mangeons dehors à midi. C’est bien agréable. On savoure…C’est la deuxième fois que cela nous arrive depuis notre départ.

Pendant ce temps, Lilou se prélasse au soleil à l’arrière du camping-car.

Le soir, nous retournons au restaurant Trost. C’est Alexis qui a choisi de retourner au même restaurant pour ses 16 ans. Les tagliatelles à la truffe blanche d’Istrie ont tapé dans l’œil de tout le monde la première fois. Ce sera donc tagliatelles à la truffe pour tout le monde en entrée! Puis langoustines grillées ou en sauce pour les adultes, et viande grillée avec frites pour les jeunes.

Louise et Alexis auront tous les deux fêté leurs 16 ans en Croatie, dans la belle région de l’Istrie qui aura été une belle découverte pour nous.

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, nous prendrons la direction de l’Est vers une nouvelle région, la Croatie centrale.

Traversée de la Slovénie et arrivée en Croatie

Le transit en Slovénie

Nous avons décidé que la Slovénie, ce ne serait qu’un pays de transit. Pour plusieurs raisons:

Nous avons déjà visité la Slovénie en août 2018 et nous connaissons déjà un peu le pays. Nous sommes au mois de février et comme le pays est assez montagneux, cela pourrait être assez contraignant voire dangereux en camping-car.

Enfin, à ce moment-là, pour séjourner en Slovénie, une quarantaine d’une semaine est obligatoire, sauf si l’on est en transit et que l’on traverse la Slovénie en moins de 12h.

Nous avons eu les résultats des tests antigéniques vers 18h. Il ne faut donc pas traîner.

Nous passons Trieste, dernière grande ville italienne. Puis nous empruntons des toutes petites routes pour passer la frontière slovène. Nous voulons éviter à tout prix les autoroutes ou routes express, car en Slovénie il faut acheter une vignette pour passer sur ces routes là (environ 40€ pour l’année même si le passage est bref). Comme nous n’y resterons pas, cela n’a pas d’intérêt.

Le passage de la frontière slovène est totalement surréaliste. Il n’y a aucun poste frontière. On est sur une petite route de campagne. On voit juste un panneau « Slovénie » en plein milieu de nulle part.

La traversée de la Slovénie continue d’être surréaliste: on circule tout le long sur des toutes petites routes de campagne, il fait nuit et il y a un brouillard épais. On ne croise que 4 voitures dans tout le pays, sur les 40 kms qui nous séparent de la frontière croate. Ambiance presque mystique!

Nous suivons le GPS vers la frontière slovéno-croate la plus proche. On arrive au poste de frontière qui est tout petit. On se fait presque engueuler parce qu’apparemment vu le gabarit de notre véhicule, nous ne devrions pas être là! Pourtant il ne nous semble pas avoir vu de panneaux…Le policier nous dit de faire demi-tour et d’aller à un autre poste frontière. Nous sommes assez perplexes. On fait quelques recherches plus tard et on lit qu’il s’agit d’une route de montagne très étroite, où 2 véhicules ont du mal à se croiser, qui est assez dangereuse en plein jour, alors de nuit!! Du coup pas étonnant qu’on nous ait refusé l’accès….

On refait la route dans le sens inverse et on rattrape une plus grosse route qui nous amène au poste frontière indiqué. L’accueil n’est pas très chaleureux mais rapide. On nous contrôle les passeports au premier guichet puis les tests Covid au deuxième. Nous n’avons pas pu imprimer les tests. Nous les montrons sur le téléphone. L’agent les regarde à peine.

En bref, une traversée de la Slovénie (et une Saint-Valentin puisque nous sommes le 14 février) assez atypique!

L’arrivée en Croatie

Vers 20h30, après ces quelques péripéties, nous voilà en Croatie! On connait déjà un peu la partie sud de la Croatie que nous avons visitée en 2016, nous sommes contents d’arriver dans la partie nord pour pouvoir découvrir de nouveaux endroits.

On a repéré une ferme à truffes sur l’application Park4night. C’est dans une zone assez sauvage et apparemment on peut passer la nuit librement sur le parking de la ferme qui surplombe un lac. En chemin, on aperçoit furtivement 2 cerfs dans un champ, c’est magique!

Nous nous posons enfin pour la nuit et nous avons hâte le lendemain pour découvrir la jolie vue! En attendant, petit repas assez tardif (vers 21h30) de la Saint-Valentin avec apéro au Spritz pour les parents et des sodas pour les enfants.

Le lendemain matin, belle surprise au réveil: la vue sur le lac, sur les champs d’olivier et les vignes est superbe, malgré le mauvais temps!